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Dyspraxie

Définition

La dyspraxie est un trouble d’ordre psychomoteur provoquant un manque de coordination et d’adaptation des mouvements à la réalisation de l’acte voulu. Ce trouble neurodéveloppemental du mouvement affecte la capacité à automatiser et planifier les gestes volontaires, intentionnels en l’absence de trouble musculaire ou nerveux. Ce type de trouble n’est pas lié à une déficience intellectuelle, une atteinte organique ou un autre trouble.

 

Source: Enseigner aux élèves avec troubles d’apprentissage, Fédération Wallonie-Bruxelles

Conférences et formations

Questions fréquentes

Quels sont les troubles d’apprentissage les plus connus ?

Lorsque vous demandez aux personnes de votre entourage de citer les troubles du langage les plus connus, elles répondent en général : la dyslexie. Cependant, il existe de nombreux autres troubles d’apprentissage moins ou peu connus.

Dans le domaine scientifique, le nombre d’études et de recherches menées varie grandement d’un trouble d’apprentissage à l’autre. Le tableau ci-dessous nous montre que le nombre de recherches relatives à la dyslexie et au TDAH (trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité) dépasse largement celui des recherches au sujet d’autres troubles. Cependant, ces deux troubles sont bien moins fréquents que la dysphasie (trouble de la communication verbale), par exemple.

Dès lors, il existe des troubles d’apprentissage qui semblent davantage « à la mode » que d’autres en milieu scientifique, faisant ainsi l’objet d’un plus grand nombre d’études et de recherches.  À l’inverse, on peut malheureusement observer que d’autres troubles font l’objet de moins de recherches et qu’ils  sont, par conséquent, moins connus. Cela ne signifie cependant pas qu’ils sont moins « graves » ou importants, ni qu’ils concernent moins de personnes. Bien au contraire !

Nombre de recherches menées sur les différents troubles d’apprentissage entre 1985-2009 et prévalence des troubles :

Trouble Recherches
Articles scientifiques/an
Prévalence

%

Dyscalculie 9 3
ADHS 505 5
Dyslexie 152 6
Dyspraxie 16 6.5
Dysphasie 46 7.5

De Bishop, D. (2010). Which neurodevelopmental disorders get researched and why? PLOS One, 5(11). E15112.doi: 10.1371/journal.pone.0015112.

Quels peuvent être les premiers symptômes ?

En général, le premier symptôme observable est que l’enfant montre, sans raison particulière, un déficit dans un domaine cognitif particulier (par exemple, l’attention, dans le cas du TDAH), ou dans l’apprentissage d’un domaine spécifique (par exemple, la lecture, dans le cas de la dyslexie), par rapport à ce qui est attendu d’un enfant de son âge ou en fonction de son QI.

Il est important de vérifier que la difficulté d’apprentissage ne soit liée à aucune cause organique connue (par exemple, un enfant ayant des difficultés à parler en raison de problèmes auditifs) ni à l’environnement de l’enfant  (par exemple, un enfant ayant des difficultés dans l’apprentissage de l’allemand parce qu’il parle uniquement portugais à la maison).

En outre, les difficultés persistent, même lorsque l’enseignant ou les parents ont recours à des méthodes et du matériel didactique alternatifs. Les symptômes sont par ailleurs observables dès le plus jeune âge.

Très souvent – mais pas toujours – l’enfant a davantage de difficultés dans un domaine en particulier ou montre des performances nettement plus faibles dans un domaine que dans l’autre. Il peut ainsi avoir davantage de difficultés en lecture, par exemple, qu’en calcul ou en arithmétique. Dans ces cas-là, les difficultés sont “spécifiques”, ce qui signifie qu’elles sont limitées à un domaine en particulier.

Quelles en sont les causes ?

Les troubles d’apprentissage font partie de la catégorie des « troubles du développement neurocognitif » (neurodevelopmental disorders). Ils ne sont donc pas liés au contexte social, aux expériences linguistiques, au stress psychologique ni à l’intelligence des enfants.

À ce jour, les connaissances scientifiques acquises en la matière stipulent qu’un trouble d’apprentissage ne peut pas être associé  à une seule cause. Ainsi, chaque trouble trouve son origine dans de multiples facteurs de risque. L’interaction des facteurs biologiques, cognitifs et externes (environnement) ont un fort impact sur le développement du trouble d’apprentissage.

Il est important de reconnaître ces facteurs de risque et d’offrir une aide ciblée à l’enfant. Dans un même temps, il est primordial de déceler les talents de l’enfant et de les promouvoir.

Vous suspectez un trouble d’apprentissage chez votre enfant, chez un proche ou chez vous même ? Quels sont les spécialistes qui peuvent vous aider en fonction de l’âge de la personne concernée ?

 Enfants et jeunes:

  • De façon générale, consulter son pédiatre afin de déterminer si celui-ci soupçonne ou constate quelconque retard du développement (psychologique).
  • Le cas échéant, exclure toute composante sensorielle comme des troubles d’ouïe (bilan ORL) ou de vue (bilan ophtalmologique).
  • Enfants d’âge précoce (0-4/6 ans) : Consulter auprès d’un des services de rééducation précoce agréés, à savoir Rééducation Précoce – Hëllef fir de Puppelchen (www.srp.lu) ou SIPO (www.sipo.lu) pour un bilan développemental.
  • Elèves de l’enseignement fondamental (4-12 ans) : Consulter auprès de l’Equipe multiprofessionnelle (EMP) de l’enseignement fondamental (www.ediff.lu), responsable pour l’établissement d’un bilan spécialisé.
  • Elèves de l’enseignement secondaire (à partir de 12 ans) : Consulter auprès du Centre de psychologie et d’orientation scolaires (CPOS) (www.cpos.lu) ou du Service de psychologie et d’orientation scolaires (SPOS) du lycée fréquenté pour un bilan spécialisé.

Au Luxembourg, à qui s'adresser pour avoir un diagnostic ? Quel diagnostic pour quel trouble ? Qui pose un diagnostic ?

Le terme « trouble d’apprentissage » regroupe tous les troubles, dont voici les plus connus/fréquents :

  • Les troubles de la lecture (acquisition du langage écrit) : on parle de dyslexie.
  • Les troubles de l’orthographie : on parle de dysorthographie.
  • Les troubles de la programmation gestuelle: on parle de dyspraxie.
  • Les troubles des activités numériques : on parle de dyscalculie.
  • Les troubles du langage oral : on parle de dysphasie.
  • Les troubles de l’attention  avec ou sans hyperactivité: on parle de TDAH ou TDA.

Chaque trouble est spécifique et nécessite un diagnostic précis.

En général, pour la dyslexie, il faudrait faire un diagnostic multiaxial qui comporte plusieurs tests, dont un test de QI. Comme le test de QI doit être fait par un psychologue, l’idéal serait d’aller soit chez un psychologue spécialisé dans les troubles de l’apprentissage, soit chez un neuropsychologue, soit chez un service spécialisé qui regroupe tous les professionnels à savoir de préférence un orthophoniste et un ergothérapeute, dont on a besoin pour réaliser un diagnostic complet. À cela s’ajoutent les psychiatres, pédopsychiatres, neurologues et pédiatres pour les parties qui concernent un bilan médical.

Voici une liste non exhaustive des libéraux, services privés ou étatiques qui proposent des diagnostics partiels ou complets en fonction des troubles /problématiques.

Diagnostics partiels, généralement nommés bilans :

  • Orthophonistes libéraux (ALO) http://alo.lu/index.php/en/
  • Ergothérapeutes libéraux (ALED) http://www.aled.lu/
  • Orthophonistes et ergothérapeutes agréés et avec reconnaissance de l’Office national de l’enfance (ONE). Vous trouverez une liste sur le site de l’ONE.
  • Orthophonistes et ergothérapeutes travaillant dans un service privé ou étatique
  • Kannerhelpdesk

Diagnostics complets :

Dans les structures de l’enseignement scolaire (MENJE) :

Auprès de services spécialisés

Pourquoi est-il souvent difficile d’établir un diagnostic précis ?

Il n’existe pas UN test précis permettant de poser un diagnostic.

Les symptômes clés des troubles d’apprentissage peuvent également provenir d’autres difficultés, comme par exemple un surmenage dû à une intelligence plus faible, une situation de stress dû à des problèmes familiaux, des difficultés d’adaptation à des méthodes d’enseignement, des problèmes organiques (absences épileptiques, troubles du sommeil, troubles auditifs ou visuels, déséquilibre hormonal…).

Le diagnostic d’un trouble d’apprentissage doit donc se faire par élimination c.-à-d. que le médecin ou le professionnel en question, doit éliminer toute autre explication aux difficultés éprouvées par la personne. Ce type de diagnostic s’appelle diagnostic différentiel.

C’est un processus qui demande beaucoup d’expérience et de spécialisation du médecin ainsi que de l’équipe multidisciplinaire. Ils doivent prendre en considération l’anamnèse (histoire de la maladie retracée par le patient), les tests et/ou questionnaires et leurs propres observations.

De plus, les enfants souffrant d’un trouble d’apprentissage sont souvent confrontés à des problématiques « multi-dys », c.-à-d. qu’un enfant avec un Trouble Déficit de l’Attention/Hyperactivité (TDA/H) présente souvent également un trouble d’apprentissage du type dyslexie, dyscalculie.

Vous pensez que votre enfant a un trouble d’apprentissage. Dans l’attente d’un diagnostic, comment pouvez-vous l’aider au mieux ?

En tant que parent(s), il est primordial d’informer l’enfant concerné de l’importance qu’il faut accorder à cerner exactement ce dont il souffre, en vue de pouvoir lui offrir un soutien précis à domicile et en classe, de le préparer au rendez-vous pris pour le diagnostic et de lui transmettre un sentiment de confiance totale envers lui et ses capacités scolaires.

Cette démarche est prise ensemble avec l’enseignant, l’équipe psychopédagogique et éventuellement les médecins qui, tous ensemble, posent le diagnostic pour avancer le plus rapidement possible.

Comme les enfants atteints de troubles d’apprentissage présentent aussi souvent des difficultés sensorielles, c’est-à-dire une grande difficulté à traiter et utiliser les informations qui leur parviennent par les sens (vue, ouïe, toucher, équilibre), il est judicieux de consulter éventuellement déjà un spécialiste de la vue et de l’ouïe et éventuellement un thérapeute d’intégration sensorielle dans l’attente de l’établissement d’un diagnostic. Les rapports des spécialistes sont ajoutés au dossier déjà existant.

L’enseignant est informé sur toutes les démarches des parents avec l’enfant et un échange sur les stratégies d’encadrement et d’aménagements immédiats peut être organisé en classe,  p.ex. l’octroi d’une place sans distractions pour faire les devoirs à domicile et en classe, maintien d’une classe bien organisée avec des horaires prévisibles, réduction du bruit permanent dans la classe, journal de classe signé chaque jour par les parents, encadrement individuel lors des devoirs (démarche à petits pas et en petites portions), aide à ranger le sac et le matériel didactique, informatisation des supports pédagogiques, structuration de la journée scolaire, accentuation et valorisation des points forts de l’enfant, encouragement verbalisé lors d’un effort de la part de l’enfant.

Les parents essaient aussi de s’informer le plus largement possible sur les différents troubles d’apprentissage et de bien observer leur enfant afin de mieux le comprendre et de pouvoir le décrire au mieux aux professionnels.

L’enfant concerné est encouragé d’un côté à verbaliser ses frustrations et ses difficultés, aussi bien à domicile qu’à l’école, et, de l’autre côté, à se réjouir et à communiquer toutes les situations et expériences positives vécues (sports, contacts amicaux, loisirs, …).

Un trouble d’apprentissage a été détecté chez mon enfant. Dois-je en informer son école ?

Oui !

Il est primordial d’en informer l’école, car l’enfant a le droit de solliciter toute aide disponible, pour qu’il puisse développer toutes ses compétences afin que sa scolarité se passe de la manière la plus harmonieuse possible.

De ce fait, tout intervenant chez l’enfant (p.ex. chargés de cour, éducateurs de la maison relais) doit prendre en considération les mesures spécifiques qui sont bénéfiques à l’enfant.

 

Est-ce que les frais engendrés par une prise en charge sont remboursables ? Y-a-t-il des services qui offrent une participation aux frais/une réduction ou une gratuité d’une prise en charge ? A qui s’adresser, le cas échéant ?

Les troubles de l’apprentissage étant nombreux, ils sont, au Luxembourg, soit rattachés au domaine de l’enseignement, soit au domaine médical.

De ce fait, au niveau national,  la prise en charge de certains troubles peut être accordée par l’Office National de l’Enfance, structure qui appartient au Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse ou par le Centre de Psychologie et d’Orientation Scolaire (CPOS). D’autres  troubles de l’apprentissage peuvent être pris en charge en partie par la Caisse Nationale de Santé, la CNS ou éventuellement par des associations œuvrant dans ce domaine.

Ainsi, différents services, travaillant en partenariat avec l’ONE, le Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse ou avec la CNS offrent un tarif réduit en fonction des aides accordées. Il s’agit soit de services conventionnés, soit de services bénéficiant d’un agrément de la part de l’Etat et d’une reconnaissance de la part de l’ONE.

Enfin, il existent encore des associations (privées, sans but lucratif…) qui offrent des aides spécifiques à des tarifs réduits.

L’ONE

Depuis début 2016, l’Office National de l’Enfance peut prendre en charge une partie ou l’intégralité des frais  d’une prise en charge d’un trouble selon des critères bien définis que vous trouvez sur leur site : http://www.men.public.lu/fr/enfance-jeunesse/one/index.html.

Pour bénéficier de cette prise en charge, les parents ou un professionnel du secteur scolaire ou social doivent faire une demande à l’ONE via un formulaire. Un avis de la Commission d’Inclusion scolaire (C.I.S.) ou de l’Equipe multi-professionnelle (EMP) est demandé. Sur base de ceci un Accord de prise en charge (APC) sera établi au nom de l’enfant concerné et sera envoyé au professionnel pour qu’il puisse commencer son travail.

L’ONE prend essentiellement en charge les enfants du cycle fondamental.

Le CPOS

Concernant les enfants du secondaire, le Centre de Psychologie et d’Orientation Scolaire (CPOS) offre une prise en charge gratuite pour certains troubles comme la dyslexie. Les enfants peuvent passer par le Service de Psychologie et d’Orientation Scolaire (SPOS) de leur Lycée, qui pourra transmettre le dossier au CPOS. Les parents peuvent également prendre directement contact avec le CPOS pour tout renseignement concernant leur offre de prise en charge.

http://www.cpos.public.lu/

http://www.cpos.public.lu/activites/LRS/index.html

Le SCAP

Le SCAP, Service de consultation et d’aide pour troubles de l ’attention, de la perception et du développement psychomoteur est un service conventionné avec le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. De ce fait, ils peuvent offrir des tarifs réduits (20 euros par séance) et un tarif social est possible sur demande.

http://www.scap.lu/

Centre de Logopédie

Le Centre de Logopédie est une école spécialisée dépendant du Ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.

http://www.logopedie.lu/


Service audiophonologique, dépendant de la santé

Le Service audiophonologique est chargé de la prévention, du dépistage et de la prise en charge des troubles de la parole, du langage et de la phonation, ainsi que des troubles de l’audition.

Les actes réalisés par le Service audiophonologique sont gratuits.

http://www.sante.public.lu/fr/politique-sante/ministere-sante/direction-sante/service-audiophonologique/index.html

Les prises en charges remboursées par la CNS

Actuellement, des séances d’orthophonie et de psychomotricité peuvent être prises en charge par la CNS sur base d’une prescription médicale qui devra être validé par un médecin contrôle.

http://www.cns.public.lu/fr/legislations.html?r=f%2Faem_legislation_target_audience%2Ftags_cible%3Acns%5Corthoptist&

http://www.cns.public.lu/fr/legislations.html?r=f%2Faem_legislation_target_audience%2Ftags_cible%3Acns%5Corthoptist&r=f%2Faem_legislation_target_audience%2Ftags_cible%3Acns%5Cpsychomotrician&

Quel est le temps d’attente moyen pour la prise en charge d’un trouble d’apprentissage ?

Dès que le diagnostic est posé, l’entourage de l’enfant peut commencer à adapter l’éducation et l’enseignement à ses besoins spécifiques. Pour ce faire, le médecin traitant ou les spécialistes ayant posé le diagnostic peuvent fournir les informations nécessaires et conseiller les parents, les enseignants et toutes les autres personnes encadrant l’enfant. Ces adaptations sont essentielles et peuvent se faire immédiatement, mais leur importance est souvent sous-estimée par rapport aux thérapies proprement dites.

En ce qui concerne les thérapies, les délais d’attente dépendent d’un service à l’autre et varient selon les listes d’attente. En règle générale on peut dire qu’au Luxembourg le délai d’attente excède rarement un an.

Quelle est la durée moyenne d'une thérapie ?

Malheureusement, dans une logique médicale, un trouble d’apprentissage, n’est pas « guérissable » en soi. De ce fait, un diagnostic multi-axial englobant les différents paramètres de l’apprentissage devrait être réalisé par des professionnels. Généralement nous estimons que, plus tôt le trouble a été détecté et diagnostiqué, meilleures sont les chances pour que la thérapie prenne.

D’où l’importance d’un diagnostic précis qui sera à la base d’un plan thérapeutique adapté à la problématique et fait sur mesure, en fonction de l’âge, de la problématique, de l’avancement du trouble, du rythme de l’enfant et de son encadrement familial et professionnel.

Suivant la complexité, la gravité et l’avancement du trouble, il faut s’attendre aux durées moyennes suivantes pour un diagnostic multiaxial comportant en général – et en fonction de la demande initiale des parents ou du professionnel ou de l’appréciation du Thérapeute – les éléments suivants :

  • une anamnèse,
  • des tests spécifiques pour la lecture, l’écriture, le calcul
  • un bilan psychomoteur

et au besoin :

  • un bilan cognitif
  • éventuellement des tests optométriques

En fonction de la problématique, il faut ainsi prévoir entre 8 et 12 séances.

Côté thérapie, il faut prévoir entre 20 et 40 séances. Ainsi, une thérapie va durer entre 6 mois et un an. Pour les cas très compliqués comme les troubles croisés, la thérapie peut aller jusqu’à deux ans.

Articles scientifiques

Mediathèque

Proposition de documents et sites internet concernant la Dyslexie